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TING / LE CHAUDRON 50


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Trigrammes nucléaires
TOUEI
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et K'IEN
—————————Les maîtres de l'hexagramme sont le six à la cinquième place et le neuf du haut. L'idée à la base de l'hexagramme " Le chaudron " est l'administration de la nourriture à ceux qui en sont dignes. Le six à la cinquième place honore celui qui est digne de respect, lequel est représenté par le neuf supérieur. L'image est tirée de la manière dont les anses et les anneaux porteurs du chaudron s'adaptent réciproquement.
L'ordre de succession
Rien ne contribue à donner leur forme aux choses comme le chaudron. C'est pourquoi vient ensuite l'hexagramme LE CHAUDRON.
Les transformations opérées par le chaudron sont d'une part les modifications que la cuisson apporte aux aliments, et d'autre part, dans un sens figuré, les effets révolutionnaires produits par la collaboration d'un prince et d'un sage. [712]
La connexion des hexagrammes entre eux
LE CHAUDRON signifie l'accueil des choses nouvelles.
L'hexagramme est l'inverse du précédent par sa structure et signifie également une mutation. Tandis que le premier traite pour ainsi dire de la révolution sous son aspect négatif, LE CHAUDRON indique la manière de réorganiser la vie sociale. Le mouvement des deux trigrammes constitutifs est tel que leurs effets se renforcent mutuellement. Les trigrammes nucléaires {img} K'ien et Touei, qui signifient des métaux, donnent au chaudron l'acception achevée de vase sacré et réservé aux cérémonies. Ces anciens vases de bronze, dont on exhume encore des exemplaires, ont depuis toujours été associés aux expressions les plus hautes de la civilisation 49.


{img} LE JUGEMENT:

LE CHAUDRON. Suprême fortune. Succès.
Commentaire sur la décision
LE CHAUDRON est l'image d'un objet. En faisant pénétrer le bois dans le feu on provoque la cuisson des aliments. L'homme qui a entendu l'appel cuit pour sacrifier au Seigneur Dieu ; il cuit des mets exquis pour nourrir ceux qui sont appelés et ceux qui sont dignes.
La douceur rend l'oreille et l'oeil aigus et clairs. Le malléable avance et monte. Il atteint le centre et trouve correspondance auprès du ferme ; le résultat est un sublime succès.
L'ensemble de l'hexagramme avec sa succession de traits [713] pleins et divisés est l'image d'un chaudron, des pieds aux anneaux porteurs. Au-dessous le trigramme {img} Souen désigne le bois et la pénétration ; au]dessus {img} Li signifie le feu. Le bois est ainsi mis dans le feu, et le feu est entretenu en vue du repas. A proprement parler toutefois les aliments ne sont pas cuits dans le chaudron, mais c'est seulement une fois qu'ils ont été cuits dans la cuisine qu'on les sert dans le chaudron. Mais l'image du chaudron inclut aussi l'idée de la préparation des aliments. Le chaudron est un récipient destiné aux cérémonies : on ne l'utilisait que pour les sacrifices et les festins solennels. Il est ici l'opposé de Tsing, le puits (n° 48), qui se rapporte à l'alimentation du peuple. Dans un sacrifice, une seule victime est requise, car l'essentiel est la disposition intérieure. Mais pour traiter des invités des mets copieux et une grande générosité sont indispensables. Le trigramme supérieur {img} Li est l'oeil ; le cinquième trait signifie l'oreille du chaudron, ce qui suggère l'image de l'oeil et de l'oreille. Le trigramme inférieur, Souen, est le doux, ce qui s'adapte. De cette manière l'oeil et l'oreille deviennent clairs (propriété du trigramme Li) et aigus.
Le ting chinois est un vase rituel. Le terme désigne également le creuset alchimique ou athanor. (N.d.T.) Le malléable, qui est en ascension, est le maître de l'hexagramme à la .5ème place qui est en relation de correspondance avec son puissant auxiliaire, le neuf à la deuxième place et, par suite, a du succès. La souveraineté royale était symbolisée dans l'antiquité par neuf chaudrons, d'où la promesse de fortune dans le jugement de l'oracle.


{img} L'IMAGE:

Au-dessus du bois est le feu : image du CHAUDRON. Ainsi l'homme noble affermit le destin en ajustant sa position.
Le feu au-dessus du bois n'est pas l'image du chaudron, mais l'illustration de son emploi. Le feu brûle de façon continuelle tant qu'il y a du bois au-dessous. Ainsi la vie doit également être entretenue de façon continuelle en vue de demeurer dans des dispositions correctes de manière que les sources de la vie coulent de façon continue. [714]
Cela vaut aussi, naturellement, pour la vie d'une société ou d'un Etat. Ici également les relations et les situations doivent être réglées de manière que l'ordre qui en résulte possède la durée. C'est ainsi qu'est arrêté le décret du destin par lequel une maison se voit attribuer la souveraineté.


{img} LES TRAITS:



{img} Six au commencement :
a. Un chaudron aux pieds retournés. Avantageux pour ôter le résidu.
On prend une concubine pour l'amour de son fils. Pas de blâme.
b. " Un chaudron aux pieds retournés ".
Cela n'est pas encore mauvais.
"Avantageux pour ôter le résidu", pour pouvoir suivre les êtres de valeur. Le trait inférieur signifie les pieds du trépied. Comme il est faible et au commencement, il évoque l'idée que l'on doit retourner le chaudron avant de s'en servir pour la cuisine, en vue d'en enlever les vieux restes. Le trait a un rapport de position avec le trait central et fort qui est auprès de lui, d'où l'idée d'une concubine (faible et inférieure) 50.


{img} Neuf à la deuxième place :
a. Dans le chaudron il y a des aliments.
Mes compagnons sont envieux, mais il ne peuvent rien contre moi. Fortune.
b. " Dans le chaudron il y a des aliments ", regarde avec soin où tu vas. [715]

{img} "Mes compagnons sont envieux" :
cela n'entraîne finalement aucun blâme.
Le trait est ferme et central, d'où le symbole du contenu du chaudron. Il forme une unité, combiné avec le troisième et le quatrième traits. Mais il est en rapport de correspondance avec le maître de l'hexagramme. C'est pourquoi il doit suivre son propre chemin, qui lui est tracé par cette relation. Il en résulte que les deux autres traits – ses compagnons – dont il est séparé par des relations intérieures, lui portent envie. Mais comme il est parfaitement à l'abri du danger d'être entravé et qu'il est couvert par sa relation ferme avec le maître de l'hexagramme, il n'a rien à craindre.


{img} Neuf à la troisième place :
a. L'anse du chaudron est changée.
On est entravé dans sa conduite.
La graisse du faisan n'est pas mangée.
Dès que la pluie se met à tomber le remords s'efface.
A la fin vient la fortune.
Les ting de l'ancienne Chine avaient trois ou quatre pieds. Étant donné que le trait divisé initial ne touche en quelque sorte le sol qu'en deux points il suggère l'idée d'un chaudron aux pieds retournés. b. " L'anse du chaudron est changée ".
Il a manqué l'idée.
Le trait est le trait inférieur du trigramme nucléaire Touei dont le trait supérieur signifie la bouche. On pourrait donc supposer que le contenu, symbolisé par le trigramme supérieur Li, qui signifie un faisan, est mangé. Tel n'est pourtant pas le cas. Le chaudron n'est pas maniable parce que l'anse est changée. Cela est suggéré par le fait que le troisième trait, qui devrait être en principe relié à celui d'en haut, lequel désigne les anneaux porteurs, est lui-même ferme, et ne peut par suite recevoir les anneaux porteurs (voir au contraire le six à la cinquième place). Il y a là une promesse pour l'avenir. Comme le trait se transforme, il en résulte, comme trigramme inférieur et comme trigramme [716] nucléaire supérieur, K'an, qui signifie la pluie. De cette manière la situation s'allège. La stagnation cesse, le mouvement conduit au but.


{img} Neuf à la quatrième place :
a. Les pieds du chaudron se brisent.
Le repas du prince, est répandu et sa personne est salie. Infortune.
b. " Le repas du prince est répandu. "
Comment peut-on encore se fier à lui ?

{img} Le trait est en relation de correspondance avec le six du début qui signifie les pieds retournés du chaudron. Mais tandis que là ce n'est pas grave, puisqu'il n'y a pas encore d'aliments dans le chaudron, ici l'affaire est fâcheuse, étant donné que le chaudron est garni. Par suite le chaudron n'est pas ici simplement retourné, mais ses pieds sont brisés. Le repas du prince est répandu. La place devrait entraîner une relation avec le maître de l'hexagramme, le six à la cinquième place, qui serait une relation d'entraide ou d'accueil. Mais la relation avec le six du début entraîne une interférence. Cela indique une divergence néfaste entre le caractère et la situation, entre le savoir et l'aspiration, entre la capacité et la responsabilité. {img} Six à la cinquième place :
a. Le chaudron a des anses jaunes, des anneaux d'or.
La persévérance est avantageuse.
b. Les anses jaunes du chaudron sont centrales, pour recevoir la réalité.
Le trait est central dans le trigramme supérieur {img} Li et il est en outre au centre du trigramme {img} K'ouen qui a la couleur jaune. Les anneaux porteurs sont de métal puisque le [717] trigramme nucléaire supérieur Touei signifie le métal. Les anneaux porteurs (les ustensiles de l'ancienne Chine étaient ordinairement suspendus ensemble) sont sans doute représentés par le trait fort supérieur. L'anse est creuse – à l'opposé du neuf à la troisième place – et elle peut en conséquence recevoir le " réel " c'est-à]dire les anneaux porteurs qui sont fermes, et, de cette manière, elle peut être portée.
Cela possède une grande signification symbolique. Le trait est le maître de l'hexagramme ; il a au-dessus de lui un sage (le neuf supérieur) auquel il est relié par sa position et par le fait qu'ils se complètent. Il est creux et donc à même de recevoir la puissance de ce sage, son enseignement ("anse", erl, est représenté par le même caractère qu' " oreille "). De cette manière il progresse.

{img} {img} Neuf en haut :
a. Le chaudron a des anneaux de jade.
Grande fortune. Rien qui ne soit avantageux.
b. Les anneaux de jade à la place supérieure indiquent le ferme et le tendre se complétant de façon correcte.
La situation est ici la même que celle du six à la cinquième place, sauf qu'ici elle est considérée du point de vue du sage qui se dépense. Ce qui, dans le six à la cinquième place, apparaissait comme la fermeté du métal, se manifeste ici sous forme de jade dans son doux éclat. Le sage a la possibilité de prodiguer son enseignement, tandis que le six à la cinquième place vient à sa rencontre avec la capacité d'accueil requise. [718]