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{img} K'AN / L'INSONDABLE, L'EAU 29


— — ——— — — — — ——— — —
Trigrammes nucléaires
KEN
———— —— —
et TCHEN
— —— ————Les maîtres de l'hexagramme sont les deux traits yang à la deuxième et à la cinquième places ; le cinquième est en réalité maître à un degré plus marqué, car l'eau continue de couler lorsqu'elle a rempli l'espace qu'elle occupe.
L'ordre de succession
Les choses ne peuvent pas demeurer toujours dans [589] l'état de prépondérance, d'excédent. C'est pourquoi vient ensuite l'hexagramme : L'INSONDABLE. L'insondable signifie un creux.
La connexion des hexagrammes entre eux
L'INSONDABLE est dirigé vers le bas.
Le mouvement de l'eau va de haut en bas. L'eau provient de la terre, mais elle se trouve dans le ciel, c'est pourquoi sa tendance est de revenir vers le bas.
L'hexagramme est l'un des huit trigrammes redoublés. Il possède en lui, le trait médian du créateur. Il est par suite, dans l'ordre intérieur au monde, situé au nord, à la place qu'occupait le créateur dans l'ordre antérieur au monde. C'est pourquoi il est rangé, avec l'hexagramme suivant {img} Li dont le rapport avec le réceptif est analogue à celui de {img} K'an avec le créateur, à la fin de la première partie du Livre, qui s'ouvrait par le créateur et le réceptif.

{img} LE JUGEMENT:

L'INSONDABLE répété. Si tu es sincère, tu obtiens le succès dans ton coeur et ce que tu fais réussit.
Commentaire sur la décision
L'insondable répété est le danger répété. L'eau coule et ne s'accumule nulle part ; elle passe à travers des endroits dangereux et n'oublie pas sa nature authentique et sûre.
"Tu obtiens le succès dans ton coeur" : car les traits fermes constituent le milieu. " Ce que tu fais réussit " : en avançant, on réalise des oeuvres. Le danger du ciel consiste en ce que l'on ne peut pas l'escalader. Le danger de la terre est fait des montagnes et des cours d'eau, des collines et des hauteurs. Les rois et les princes [590] ont besoin du danger pour protéger leurs royaumes. Grands en vérité sont les effets du temps du danger.

{img} L'hexagramme est expliqué d'une double manière :
L'homme se trouve dans le danger comme l'eau au sein de l'abîme. L'eau montre à l'homme la manière dont il doit se conduire : il coule et ne s'accumule nulle part ; même dans les endroits dangereux il ne perd pas sa nature authentique et sûre. Ainsi le danger est surmonté. Le trigramme {img} K'an est en outre le coeur. Dans le coeur, la nature divine est enfermée à l'intérieur des inclinations et des tendances naturelles et elle court ainsi le danger de sombrer dans les convoitises et les passions. Ici également la victoire sur le danger consiste en ce que l'on se tient fermement aux bonnes dispositions originelles. Cela est suggéré par le fait que les traits fermes constituent le milieu. Il en résulte que l'activité tourne à bien.
Le danger sert de moyen protecteur au ciel, à la terre, au prince. Toutefois il n'est jamais son propre but ; c'est pourquoi il est dit : grands sont les effets du temps du danger.


{img} L'IMAGE:

L'eau coule sans interruption et atteint son but : image de L'INSONDABLE répété.
Ainsi l'homme noble marche dans la vertu durable et exerce la fonction de l'enseignement.
L'eau est constante dans son cours ; ainsi l'homme noble est constant dans sa vertu comme le trait ferme au milieu de l'abîme. Et de même que l'eau s'écoule sans cesse, il utilise l'exercice et la répétition dans l'affaire de l'enseignement.


{img} LES TRAITS:



{img} Six au commencement :
a. Répétition de L'INSONDABLE. Dans l'abîme on tombe dans un gouffre. Infortune. [591]
b. " Répétition de l'insondable ". On tombe dans un abîme parce qu'on a perdu la route ; cela apporte l'infortune.
Le trait est tout en bas ; c'est un trait divisé ; donc au fond de l'abîme il y a encore un gouffre. Cette répétition du danger conduit à une accoutumance. Comme le trait est faible, il ne possède pas la force intérieure pour résister à une telle tentation. C'est pourquoi dès le départ il s'écarte du droit chemin.

{img} {img} Neuf à la deuxième place :
a. L'abîme est dangereux. On doit seulement s'efforcer d'atteindre de petites choses.
b. " On doit seulement s'efforcer d'atteindre de petites choses ", car on n'a pas encore franchi le milieu. Le trait est central et fort et, de par sa nature, pourrait sans doute atteindre de grandes choses. Mais il est enfermé au sein du danger, c'est pourquoi on ne peut rien faire. Et sa force repose précisément sur le fait qu'il ne veut rien d'impossible, mais sait s'adapter aux circonstances.


{img} Six à la troisième place :
a. Devant et derrière abîme sur abîme.
Dans un tel danger, fais d'abord une pause, sinon tu tomberas dans un gouffre dans l'abîme.
N'agis pas ainsi.
b. " Devant et derrière, abîme sur abîme ". Finalement aucune oeuvre n'est possible.
Le trait est faible ; il n'est pas à sa place : il est au milieu du danger, et, en outre, au centre du trigramme nucléaire Tchen, mouvement ; par conséquent, non seulement il est environné de danger, mais il est encore rempli d'inquiétude intérieure. D'où l'avertissement de ne pas agir, comme le suggère la nature du trait. [592]


{img} Six à la quatrième place :
a. Une cruche de vin, un bol de riz avec, des vases de terre simplement tendus par la fenêtre.
Il n'y a certainement pas de blâme en cela
b. " Une cruche de vin, un bol de riz avec ". C'est la limite du ferme et du malléable.

{img} Le trigramme {img} K'an signifie vin. Le trigramme nucléaire {img} Tchen signifie l'offrande sacrificielle. L'ensemble est vu comme un simple sacrifice. Le trigramme {img} K'an est situé au nord et se trouve fréquemment associé à l'idée de sacrifice. Malgré sa simplicité, le sacrifice est accepté parce que les dispositions sont sincères. Le quatrième trait est placé en relation d'entraide avec le maître supérieur de l'hexagramme, d'où les relations étroites qui peuvent dispenser des formes cérémonieuses extérieures. {img} Neuf à la cinquième place :
a. L'abîme n'est pas rempli à déborder, il est seulement rempli jusqu'au bord.
Pas de blâme.
b. " L'abîme n'est pas rempli à déborder ", car le trait central n'est pas encore trop grand.
Le maître de l'hexagramme, qui est en outre fort à une place forte, pourrait, certes, facilement se sentir grand et fort. Mais il en est empêché par sa position centrale et forte. C'est pourquoi il lui suffit de sortir simplement du danger. C'est à ce trait que se rapporte la phrase du Commentaire sur la décision : " L'eau coule et ne s'accumule nulle part ".


{img} Six en haut :
a. Lié avec des cordes et des câbles,
enfermé entre les murs d'une prison hérissés de pointes. [593]
Pendant trois ans on ne peut trouver sa route. Infortune.
b. Le six supérieur a perdu sa route. Cette infortune dure trois ans.
Par contraste avec le six initial qui, à l'intérieur de l'abîme, tombe encore dans un gouffre, ce trait supérieur est en haut, donc entouré d'un mur protégé par des épines : en Chine les murs des prisons étaient disposés de cette manière afin d'interdire les évasions. Les épines sont évoquées par le trigramme K'an. La situation fâcheuse du trait résulte de ce qu'il repose sur le neuf dur à la cinquième place. Quand il s'agissait de fautes mineures, l'amnistie était accordée après un an de pénitence ; lorsqu'elles étaient plus graves, après deux ans, et, si elles étaient très graves, après trois ans ; si bien qu'ici il est question d'une implication très sérieuse.
REMARQUE. L'hexagramme " L'insondable " tout entier part de l'idée que les traits lumineux sont enserrés entre les traits sombres et mis en danger par eux. Non seulement cette idée du danger donne son caractère au signe, mais elle domine les différents traits. On voit alors que les deux traits forts (le deux et le cinq) se tirent mieux d'affaire et ont l'espoir de sortir du danger, tandis que le neuf initial et le six à la troisième place arrivent dans un gouffre dans l'abîme : le six supérieur ne voit aucune issue pendant trois ans. Ainsi le danger qui menace les traits obscurs est même plus grand. Il arrive souvent toutefois que l'idée d'un hexagramme défini et celles qui gouvernent les traits pris individuellement soient très différentes. [594]