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LIU / LA MARCHE 10


——— ——— ——— — — ——— ———
Trigrammes nucléaires
SOUEN
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et LI
———— ———— Le maître constituant de l'hexagramme est le six à la troisième place ; le neuf à la cinquième place est le maître gouvernant. Le six à la troisième place marche comme unique trait malléable au milieu de la foule des traits fermes, dans la crainte et le tremblement. C'est pourquoi l'hexagramme a pour nom : " LA MARCHE". Celui qui se trouve à une place d'honneur doit tout spécialement garder sans cesse présents au coeur le danger et la crainte. C'est pourquoi le jugement annexé au neuf à la cinquième place dit : "La persévérance apporte le danger". Dans le Commentaire sur la décision il est dit de ce trait : "Ferme, central et correct, il marche à la place du maître et demeure sans blâme ".
L'ordre de succession
Quand les êtres sont apprivoisés, les moeurs s'instaurent. C'est pourquoi vient ensuite l'hexagramme : LA MARCHE 25. [486]
La connexion des hexagrammes entre eux
Ce qui MARCHE ne demeure pas en place.
Jugements annexés
L'hexagramme " LA MARCHE " montre la base du caractère. Il est harmonieux et atteint le but. Il réalise une conduite harmonieuse.
C'est-à-dire ici " la conduite". Voir tome I, p. 64 note. (N.d.T.) "Moeurs " traduit {img} Li dont le sens est très large (voir tome I p. 21 note). (N.d.T) L'hexagramme est l'inverse du précédent. La direction du mouvement des deux trigrammes tend vers le haut, d'où l'idée de marcher l'un derrière l'autre. La plus jeune fille marche derrière le père.


{img} LE JUGEMENT:

MARCHER sur la queue du tigre. Il ne mord pas l'homme. Succès.
Commentaire sur la décision
LA MARCHE : le malléable marche sur le ferme. Joyeux et en relation de correspondance avec le créateur ; d'où : " Marcher sur la queue du tigre. Il ne mord pas l'homme. Succès ". Fort, central et correct, il marche à la place du maître et demeure exempt de faute : sa lumière brille éclatante.
Le malléable qui marche sur le ferme est le trigramme inférieur Touei qui suit le trigramme K'ien. Le nom est ainsi expliqué à partir des figures des deux trigrammes.
La gaîté est la propriété de Touei, le trigramme inférieur, qui se meut dans la même direction que le créateur, le fort, d'où l'image : marcher sur la queue du tigre (Touei est à l'ouest, et l'ouest a pour image le tigre) : la queue du tigre est mentionnée parce que le trait faible Touei vient derrière les trois traits du K'ien. On considère en outre le fait que, dans le trigramme inférieur, le trait malléable est placé au-dessus des deux traits fermes. [487]
Les termes " ferme, central et correct" se rapportent tous au maître de l'hexagramme, le trait central du trigramme supérieur "le créateur " qui se tient à la place du ciel et donc du maître. La lumière est la propriété première du trigramme {img} K'ien et, en outre, l'hexagramme contient le trigramme nucléaire Li, dont la propriété est la clarté.

{img} L'IMAGE:

En haut, le ciel ; en bas, le lac : image de la MARCHE. Ainsi l'homme noble distingue le haut et le bas et affermit par là l'esprit du peuple.
Le ciel est ce qu'il y a de plus haut ; le lac, ce qu'il y a de plus bas : ces différences d'élévation fournissent la règle de la conduite et des rites. Ainsi, en société, l'homme noble fait des distinctions de rang suivant la nature des êtres et il affermit ainsi l'esprit du peuple qui se tranquillise lorsque ces distinctions sont conformes à la nature.


{img} LES TRAITS:



{img} Neuf au commencement :
a. Marcher simplement. Progresser sans blâme.
b. " Le progrès de la marche simple " suit, solitaire, sa propre pente.
La marche signifie les moeurs. Les bonnes moeurs sont déterminées par la nature des êtres. Le trait est au commencement de la marche, c'est pourquoi la simplicité est pour lui l'attitude juste. Bientôt il progresse de lui-même. Parce qu'il n'est pas en relation avec les autres traits, il va seul son chemin, mais, comme il est fort, cela est précisément conforme à sa pente.


{img} Neuf à la deuxième place :
a. Marcher sur un chemin uni et plat. La persévérance d'un homme obscur apporte la fortune.
b. " La persévérance d'un homme obscur apporte [488] la fortune ". Il est central et ne tombe pas dans la confusion.
Le trait est lumineux, mais il occupe une place obscure, d'où l'image de l'homme obscur. Toutefois comme il se meut au milieu du chemin, c'est-à-dire d'une façon centrale, il ne court pas de danger, mais s'avance sur un chemin plat et n'est pas jeté dans la confusion par de fausses relations avec d'autres.


{img} Six à la troisième place :
a. Un borgne peut voir. Un boiteux peut marcher. Il marche sur la queue du tigre, qui mord l'homme. Infortune. Un guerrier agit ainsi pour son prince.
b. " Un borgne peut voir ", mais cela ne va pas pour lui jusqu'à la clarté.
"Un boiteux peut marcher", mais cela ne va pas pour lui jusqu'à aller au rythme des autres.
L'infortune de la morsure infligée à l'homme provient de ce que la place n'est pas celle qui convient.
"Un guerrier agit ainsi pour son prince", parce que sa volonté est ferme.
Ce trait fait partie des deux trigrammes nucléaires, Li, qui signifie l'oeil, et {img} Souen qui représente la jambe. Mais comme il n'est pas correct – faible à une place forte – il laisse à désirer dans le domaine de la vue et de la marche. En outre, cette place se trouve juste dans la bouche de Touei, le trigramme inférieur, d'où l'idée que le tigre mord. Le trait est faible et occupe une place forte, tandis qu'il repose sur un trait ferme. Comme il se trouve au sommet de la gaîté, il témoigne d'une certaine légèreté et ne bat pas en retraite en dépit de la situation dangereuse. Cela entraîne l'idée qu'il marche sur la queue du tigre et reçoit une blessure. Quand [489] le trait se transforme, le trigramme inférieur devient K'ien. Cela suggère l'idée du guerrier qui va de l'avant sans penser à lui]même, pour servir son prince.

{img} Le neuf à la quatrième place :
a. Il marche sur la queue du tigre. Prudence et circonspection conduisent finalement à la fortune.
b. " Prudence et circonspection conduisent finalement à la fortune " car la volonté se réalise. Ce trait est en relation avec le neuf initial, c'est pourquoi il témoigne de la prudence lorsqu'il marche sur la queue du tigre. Sa qualité est exactement l'inverse de celle du trait précédent.
Là, faiblesse intérieure alliée, à l'extérieur, à une poussée en avant conduisant au danger ; ici, force intérieure alliée à la prudence extérieure qui mène à la fortune.

{img} {img} Neuf à la cinquième place :
a. Marche résolue. Persévérance avec conscience du danger.
b. " Marche résolue avec conscience du danger ". La place est correcte et appropriée.
Le maître de l'hexagramme, correct, central et fort à la place du maître est voué à une action résolue. Il est en même temps conscient du danger. C'est pourquoi le résultat est le succès proclamé par la décision concernant l'ensemble de l'hexagramme.


{img} Neuf en haut :
a. Observe ta démarche et examine les signes favorables. Quand tout est achevé survient une sublime fortune.
b. " Sublime fortune " à la place supérieure procure une grande bénédiction. [490]
Le trait est à la fin de la marche, et par suite il cesse de marcher. C'est pourquoi il jette un regard rétrospectif sur sa conduite. Parce qu'il possède un caractère fort grâce à sa nature (trait fort) et qu'il connaît la prudence à cause de sa place, il est assuré de la fortune.
REMARQUE. Cet hexagramme signifie la marche avec le sens secondaire de bonnes moeurs. En pratique les moeurs dépendent de la modestie et d'une aisance gracieuse. L'hexagramme se compose en bas du joyeux qui est en relation avec le fort, le créateur. Ainsi le subordonné est prudent lorsqu'il sert le supérieur.
Il est curieux de remarquer que, tandis que l'ensemble de l'hexagramme contient, en raison du caractère des deux trigrammes, l'idée que le tigre sur la queue duquel on marche ne fait rien à l'homme, c'est précisément l'unique six à la troisième place évoquant cette idée qui a pour destin personnel d'être mordu par le tigre. La raison en est que la première fois, alors que l'hexagramme est considéré dans son ensemble, le trigramme inférieur est compris dans sa nature globale comme joyeux et obéissant ; par contre la seconde fois, dans le jugement sur l'un des traits, le trait est considéré suivant sa position défavorable qui lui apporte l'infortune. C'est très souvent que dans le Livre des Transformations on constate une telle différence entre le jugement d'ensemble et le jugement sur un trait particulier. [491]