Chapitre I. Les hexagrammes création et l'action1 .En tant que les huit trigrammes sont rangés d'après l'accomplissement, les images y sont contenues. En tant qu'ils sont ensuite redoublés, les traits y sont contenus.Cf. .1ère partie, (VoirChapitre II:1). ![]() /1 ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Les différents trigrammes ne contiennent que les images (les Idées) de ce qu'ils représentent. Les différents traits ne sont pris en considération que dans les hexagrammes, car c'est seulement dans les hexagrammes qu'apparaît l'organisation entière du haut et du bas, de l'intérieur et de l'extérieur, etc. 2 .En tant que les éléments fermes et les éléments malléables se chassent mutuellement, le changement y est contenu.En tant que les jugements sont annexés avec leurs conseils, le mouvement y est contenu. Cf. .1ère partie, (VoirChapitre II:2) . L'alternance des traits fermes et des traits malléables fait apparaître le changement (et la transformation). Les jugements donnent leurs conseils au moyen des oracles annexés : fortune et infortune, etc. 3 .La fortune et l'infortune, le repentir et l'humiliation naissent du mouvement.[364] Cf. .1ère – partie, (VoirChapitre II:3) . La fortune et l'infortune, le repentir et l'humiliation ne se manifestent que comme résultats d'une conduite correspondante de l'homme. 4 .Les éléments fermes et les éléments malléables demeurent fixes lorsqu'ils sont à leur place d'origine.Leurs transformations et leur continuité doivent correspondre au temps. Il y a un état d'équilibre lorsque les traits fermes sont aux places fermes et les traits malléables aux places malléables. Mais cet équilibre abstrait doit céder au changement et à l'organisation nouvelle lorsque le moment l'exige. Le moment, c'est-à-dire une situation globale représentée par un hexagramme, joue un rôle important à l'égard des positions des différents traits. 5 .La fortune et l'infortune s'obtiennent par la persévérance.La VOIE du ciel et de la terre devient visible par la persévérance. La VOIE du soleil et de la lune s'éclaire par la persévérance. Tous les mouvements sous le ciel s'unifient par la persévérance. Le secret de l'action réside dans la durée. La fortune et l'infortune se préparent lentement. Ce n'est que dans la mesure où une direction est suivie de façon durable que les différents effets s'accumulent progressivement au point de se manifester à l'extérieur sous forme de fortune ou d'infortune. Le ciel et la terre sont de même des résultats de conditions durables. Du fait que toutes les puissances claires, lumineuses montent constamment et que tous les éléments solides et troubles descendent constamment, le cosmos se sépare du chaos : en haut, le ciel, et en bas, la terre. Il en va de même du cours du soleil et de la lune ; leur état de rayonnement est l'effet de mouvements et de situations d'équilibre constantes. Tous les mouvements et toutes les actions se tracent ainsi des chemins déterminés qui, par la suite, deviennent des lois. Par conséquent, les lois naturelles ne sont pas des abstractions fixées une fois pour toutes : ce sont des effets de la durée dont la régularité apparaît d'autant plus clairement qu'ils se poursuivent plus longtemps. 6 .Le créateur est décidé et montre donc par conséquent aux hommes ce qui est aisé.Le réceptif est docile et montre par conséquent aux hommes ce qui est simple. Les deux principes fondamentaux se meuvent toujours suivant les exigences du moment, si bien qu'ils sont en perpétuelle transformation. Mais la nature de leurs mouvements est en elle-même uniforme et cohérente. Le créateur est toujours fort, décidé, actif, et c'est pourquoi il n'éprouve pas de difficultés. Il demeure toujours fidèle à lui-même et c'est là-dessus que repose sa facilité. Les difficultés sont toujours des manques de clarté et des flottements. De même le réceptif est, de nature, constamment docile, suivant les lignes de moindre résistance et, par suite, simple. Les complications naissent seulement de motifs internes qui se combattent mutuellement. 7 .Les traits imitent cela.Les images reproduisent cela. Ici est donnée une définition littérale des traits et des images. " Trait" se dit en chinois "hiao " ; " imiter" se dit également "hiao " (avec une simple différence de graphie). " Image" et "reproduire" se disent "siang " (également écrits de façon différente). Les traits imitent dans leurs modifications la manière dont la fortune et l'infortune naissent dans le mouvement, moyennant sa durée. Les images reproduisent la manière dont tous les changements et toutes les connexions du ferme et du malléable débouchent dans l'aisé et le simple. 8 .Les traits et les images se meuvent à l'intérieur ; la fortune et l'infortune se manifestent à l'extérieur.L'oeuvre et le champ d'action se manifestent dans les changements ; les sentiments des saints sages se manifestent dans les jugements. Les mouvements des traits et des images et les plus petits germes d'événements qu'ils symbolisent sont invisibles, mais leurs effets se manifestent sous forme de fortune et d'infortune dans le monde visible. De même les changements qui se rapportent à l'oeuvre et au champ d'action sont invisibles, mais ils sont révélés par les paroles des jugements. 9 .La grande nature du ciel et de la terre est de dispenser la vie.Le grand trésor du saint sage est de se tenir à la juste place. Comment préserve-t-on cette place ? Par les hommes. Comment rassemble-t-on les hommes autour de soi ? [366]. Par les biens 23. La classification des biens et la rectification des jugements qui re tiennent les hommes de faire le mal constituent la justice. Ici est montrée la connexion entre les trois puissances : le ciel et la terre répandent la vie. Le saint sage possède la même disposition. Mais pour pouvoir l'exercer, il a besoin d'une position d'autorité. Cette position est sauvegardée par les hommes qui se rassemblent autour de lui. Les hommes sont attirés par les biens. Les biens sont administrés et protégés contre les dommages par la justice. On présente ici une théorie de l'Etat fondée sur un principe cosmique, qui correspond aux vues de l'école confucéenne. Un grand nombre de commentaires veulent faire de ce paragraphe l'introduction du chapitre suivant, ce qui peut se justifier jusqu'à un certain point en tant que ce nouveau chapitre utilise le Livre des Transformations pour décrire le développement de la civilisation. |