PI / LA GRACE 22——— — — — — ——— — — ——— Trigrammes nucléaires TCHEN — —— ———— et K'AN ![]() "Le malléable vient et forme le ferme, le ferme s'élève et forme le malléable". L'ordre de succession Les choses ne doivent pas se réunir de façon brusque et précipitée. C'est pourquoi vient ensuite l'hexagramme : LA GRACE. La grâce est la même chose que la parure. [550] La connexion des hexagrammes entre eux La grâce signifie ce qui n'a pas été teint. La grâce suprême ne consiste pas dans des ornements extérieurs, mais dans la manifestation des matériaux primitifs que l'on embellit en les modelant. Le trigramme supérieur Ken, la montagne, tend vers l'immobilisation. En bas le feu flamboie, et il illumine la montagne. Ce mouvement est renforcé par le trigramme nucléaire ![]() ![]() LA GRACE a du succès. Dans les petites choses, il est avantageux d'entreprendre une action. Commentaire sur la décision "La grâce a du succès". Le malléable vient et forme le ferme ; d'où : succès. Un trait ferme détaché s'élève et forme le malléable, d'où : " Dans les petites choses il est avantageux d'entreprendre une action ". C'est la forme du ciel. Rempli de forme, lumineux et paisible : telle est la forme de l'homme. Si l'on contemple la forme du ciel on peut y découvrir les changements des temps. Si l'on contemple la forme de l'homme, on peut modeler l'univers. Le texte du commentaire ne semble pas intact. Une phrase paraît en effet manquer avant : " C'est la forme du ciel ". Wang Pi déclare : le ferme et le malléable s'unissent alternativement et créent des formes ; c'est la forme du ciel. [551] Ce passage a été adopté comme étant le texte original manquant. Toutefois Mao Ki Ling est d'un autre avis et n'y voit qu'une explication de la phrase précédente. Mais il faut effectivement présupposer quelque chose de ce genre. Le malléable qui vient est le six à la deuxième place. Il se met entre les deux traits fermes et leur donne le succès, il leur donne forme. Le fort qui se détache est le neuf supérieur ; il se met au sommet des deux traits malléables supérieurs et leur fournit la possibilité de réaliser leur forme. Dans un cas comme dans l'autre, le principe yang est le contenu et le principe yin la forme. Mais tandis que dans le premier cas le trait yin donne directement la forme et provoque par conséquent le succès, le trait yang qui se dirige vers le haut ne procure qu'indirectement, en fournissant le contenu, les matériaux sur lesquels peut oeuvrer la forme des traits yin qui, sinon, serait vide. C'est pourquoi l'effet est qu'il est avantageux pour " ce qui est petit " d'entreprendre une action. La forme du ciel est symbolisée par les quatre figures constituant l'hexagramme : la figure inférieure ![]() ![]() La forme de la vie humaine résulte des règles lumineuses (Li) et fermes (Ken) de la morale, où la nature lumineuse de l'amour et la nature sombre de la justice constituent les combinaisons de contenu et de forme. C'est pourquoi l'amour est ici le contenu et la justice, la forme. ![]() Au pied de la montagne est le feu : image de la GRACE. C'est ainsi que l'homme noble agit quand il clarifie les affaires courantes ; mais il n'ose pas décider de cette manière les questions litigieuses. Cet hexagramme est le précédent sous une forme inversée. Là on avait clarté et mouvement. Ils signifiaient la prompte exécution des châtiments selon des lois clairement reconnues. Ici on a au-dehors l'immobilité et au-dedans la clarté. C'est une disposition d'esprit tournée vers la théorie et non vers la pratique. C'est pourquoi un tel état suffit sans doute pour l'application des règles fixées aux affaires courantes, mais non pour entreprendre quelque chose d'extraordinaire. L'un des maîtres de l'hexagramme est trop faible et l'autre est trop à l'extérieur pour pouvoir intervenir activement dans la situation. ![]() ![]() a. Il donne de la grâce à ses orteils, quitte le char et marche. "Il quitte le char et marche" : car cela correspond au devoir de ne pas aller en char. Le trait correspond aux orteils puisqu'il est placé en bas. Le trigramme ![]() ![]() ![]() a. Il donne de la grâce à la barbe de son menton. b. " Il donne de la grâce à la barbe de son menton ", cela veut dire qu'il monte avec celui qui est au-dessus de lui. Le troisième trait est le montant, le second lui est en quelque sorte simplement adjoint ; le mouvement vers le haut, qui évoque la grâce, comprend le second trait et celui qui est au-dessus de lui. Le malléable peut orner le fort, mais non lui ajouter quelque chose de consistant. Ce trait n'a de [553] signification que dans l'hexagramme considéré globalement ; pris à part, il n'a rien de spécialement important. ![]() a. Gracieux et humide. La persévérance durable apporte la fortune. b. La fortune et la persévérance durable n'ont finalement rien d'humiliant. Le neuf à la troisième place possède un contenu grâce à sa force et à la place correspondante ; le six à la deuxième place se tient dans une relation d'entraide avec lui et l'orne, d'où : grâce. Le trigramme nucléaire au centre duquel est placé le trait est K'an, l'eau, d'où : l'humidité. L'humidité est la grâce suprême, et en outre le trait se trouve au sommet du signe Li, la clarté. Mais comme il est d'autre part au centre du trigramme nucléaire ![]() ![]() a. Grâce ou simplicité ? Un cheval blanc vient comme s'il avait des ailes. Ce n'est pas un brigand, il fera sa demande en son temps. b. Le six à la quatrième place est dans le doute, ce qui correspond à sa place. " Ceci n'est pas un brigand, il fera sa demande en son temps ". Finalement on demeure exempt de blâme. Le six à la quatrième place est à l'extérieur de la figure d'en bas et au commencement de celle d'en haut ; la faiblesse du trait fait naître par suite une certaine incertitude. Celle-ci est dénouée par la prompte arrivée du trait initial avec lequel existe la relation de correspondance. Le trigramme ![]() ![]() . Le blanc est la couleur de la simplicité. [554] L'intention de l'arrivant n'est pas claire en elle-même ; parce que le six faible à la quatrième place se trouve au sommet du trigramme nucléaire du danger. Pourtant il n'a rien à redouter puisque la relation intérieure avec l'arrivant prévaut. Celui]ci aide à détourner le danger d'une grâce excessive et à revenir à la simplicité. ![]() a. Grâce dans les collines et les jardins. Le rouleau de soie est chétif et maigre. Humiliation et, finalement cependant, fortune. b. La fortune du six à la cinquième place possède de la joie. L'hexagramme supérieur signifie une colline élevée ; le trigramme ![]() ![]() ![]() ![]() a. Grâce simple. Pas de blâme. b. " Grâce simple. Pas de blâme. " Celui qui est en haut en arrive à ce qu'il veut. Le trait supérieur se tient à l'extérieur, au sommet du trigramme la montagne. Sa nature forte le fait renoncer à tout ornement. La blancheur simple est ce qu'il choisit. Etant donné que le six à la cinquième place se joint à lui, il parvient à réaliser son désir de simplicité. REMARQUE. Ce signe manifeste les rapports de correspondance et d'entraide. Ainsi le six à la quatrième place et le neuf initial sont en relation de correspondance ; le neuf initial quitte le char et va à pied, tandis que le six à la quatrième place le voit arriver sous l'image d'un cheval ailé. Le deuxième trait se trouve en relation d'entraide avec le [555] troisième, de même que le cinquième avec celui d'en haut. Ainsi chacun des traits se trouve placé dans une certaine relation avec un autre, et ce sont toujours un trait ferme et un trait malléable qui produisent la grâce par leur relation contrastée. Il faut également observer la tendance, qui parcourt le trigramme tout entier, à contrebalancer la prépondérance de la forme au moyen du contenu. |