T'AI / LA PAIX 11— — — — — — ——— ——— ——— Trigrammes nucléaires TCHEN — —— ———— et TOUEI — ———————Les maîtres de l'hexagramme sont le neuf à la deuxième place et le six à la cinquième place. Le sens de l'hexagramme est que le haut et le bas sont unis et ont une volonté commune. Le neuf à la deuxième place remplit parfaitement les devoirs du fonctionnaire à l'égard du souverain, et le six à la cinquième place remplit parfaitement les devoirs du souverain à l'égard des subordonnés. Les deux traits sont à la fois les maîtres constituants et les maîtres gouvernants de l'hexagramme. L'ordre de succession Bonnes moeurs et contentement ; alors règne le calme. C'est pourquoi vient ensuite l'hexagramme : LA PAIX. La paix signifie l'union, la liaison. Le mot chinois T'ai n'est pas facile à traduire. Il signifie contentement, calme, paix, et cela au sens positif de la présence d'une union complète et sans entraves qui produit une époque de floraison et de grandeur. La direction du trigramme inférieur ![]() ![]() L'hexagramme est assigné au premier mois (février-mars). [492] La connexion des hexagrammes entre eux Les hexagrammes " L'obstruction" et "la paix " sont en opposition mutuelle, de par leur nature. ![]() LA PAIX. Le petit s'en va, le grand vient. Fortune. Succès. Commentaire sur la décision LA PAIX : " Le petit s'en va, le grand vient. Fortune. Succès ". De cette manière le ciel et la terre s'unissent et l'union s'établit entre tous les êtres. Le haut et le bas s'unissent et leur volonté est commune. Au-dedans est le lumineux ; au-dehors est le sombre ; au-dedans fort et au-dehors soumis, au-dedans le noble et au-dehors le vulgaire. La voie de l'homme noble est en croissance, celle du vulgaire dans la décroissance. L'hexagramme pris dans son ensemble et dans l'application qui en est faite à un mois de l'année est entendu dans ce sens que les traits forts entrés par le bas sont en ascension, tandis que les traits faibles placés en haut se retirent de l'hexagramme. D'où la sentence : " Le petit s'en va, le grand vient " Une autre conception résulte du mouvement des deux trigrammes l'un vers l'autre. Le trigramme inférieur, montant, est K'ien, le ciel, le trigramme supérieur, descendant, est K'ouen, la terre. Ainsi les deux forces primordiales s'unissent, et tous les êtres connaissent l'union et le développement – ce qui correspond à la situation régnant au début de l'année si l'on applique l'hexagramme au monde des hommes. En considérant tout spécialement deux traits, le cinquième, qui représente le prince, et le deuxième qui figure le fonctionnaire, on voit apparaître [493] l'idée de l'unité entre le supérieur et l'inférieur dont la volonté est dirigée vers un but commun. Une autre considération résulte de la place des deux trigrammes, l'intérieur (c'est-à-dire l'inférieur) et l'extérieur (c'est-à]dire le supérieur). A l'intérieur est la force yang, à l'extérieur, la force yin. Là se trouve indiquée la différence de degré entre la force yang dirigeante au centre et la force yin subordonnée à la périphérie. Cet aspect est encore souligné par les propriétés respectives de la vigueur et de la soumission abandonnée. Cette situation est également bénéfique pour les deux parties. Dans le domaine politique, une autre réflexion naît de la différence de valeur entre les êtres nobles, symbolisés par les traits lumineux, et les êtres vulgaires représentés par les traits obscurs. Les bons sont au centre de la puissance et de l'influence ; les gens vulgaires sont à l'extérieur, soumis à l'influence des bons. Cela aussi contribue au bien de l'ensemble. Enfin, le mouvement d'ensemble de l'hexagramme fait apparaître une ascension victorieuse des principes du bien aussi bien qu'une retraite et une défaite des principes des gens vulgaires. Tout cela ne se produit pas arbitrairement mais fait partie du temps. Ce que cet hexagramme représente est la saison du printemps dans le cycle de l'année aussi bien que dans celui de l'histoire. ![]() Le ciel et la terre s'unissent : image de LA PAIX. Ainsi le souverain partage et parfait le cours du ciel et de la terre, favorise et ordonne les dons du ciel et de la terre, et par là assiste le peuple. L'activité humaine doit seconder la nature aux époques de la floraison. Elle doit être réduite, comme la terre limite les influences du ciel, pour régulariser les excès. D'autre part elle doit être favorisée comme le ciel favorise les dons de la terre pour combler les insuffisances. De cette manière [494] la bénédiction de la nature profite au peuple. Le mot " assister" signifie littéralement "être à gauche et à droite ", sens qui provient à son tour de la direction du yang (droite) et du yin (gauche). ![]() ![]() a. Si l'on arrache une laîche, le gazon vient avec. Chacun selon son espèce. Des entreprises apportent la fortune. b. " Si l'on arrache une laîche ![]() ![]() ![]() ![]() a. Supporter avec douceur les rustres, traverser résolument le fleuve, ne pas négliger ce qui est au loin, ne pas tenir compte de ses compagnons. Ainsi l'on parvient à marcher au milieu. b. " Supporter avec douceur les rustres, traverser résolument le fleuve, ne pas négliger ce qui est au loin, ne pas tenir compte de ses compagnons. Ainsi l'on parvient à marcher au milieu ", parce que la lumière est grande. Le trigramme ![]() ![]() a. Pas de plaine qui ne soit suivie d'une côte. Pas d'aller qui ne soit suivi de retour. Sans blâme est celui qui demeure constant dans le danger. Ne te désole pas d'une telle vérité jouis du bonheur que tu possèdes encore. b. " Pas d'aller qui ne soit suivi de retour ". C'est la ligne de séparation du ciel et de la terre. Ce trait se trouve au centre de l'hexagramme, à la ligne de séparation du ciel et de la terre, du yang et du yin. Cela suggère l'idée du revirement. Toutefois le trait est extrêmement fort. C'est pourquoi il ne doit pas être triste, mais seulement fort et jouir du bonheur qui est déjà là (le trigramme nucléaire Touei, au milieu duquel se trouve le trait, signifie " bouche" et, par suite, "jouir de", "manger "). ![]() a. Il s'abaisse en battant des ailes sans se vanter de sa richesse, en union avec son voisin, candide et sincère. b. " Il s'abaisse en battant des ailes sans se vanter de sa richesse" ; ils ont tous perdu la réalité. "Candide et sincère ", il le souhaite du fond du coeur. De même que les trois traits inférieurs montent ensemble, les trois traits supérieurs descendent ensemble en battant [496] des ailes. Nul ne souhaite posséder des richesses pour lui seul. Il a " perdu la réalité ", c'est-à]dire renoncé à l'avantage concret qu'il appellerait s'il s'unissait égoïstement au six initial. ![]() ![]() a. Le souverain Yi donne sa fille en mariage. Cela apporte bénédiction et suprême fortune. b. " Le souverain Yi donne sa fille en mariage. Cela apporte bénédiction et suprême fortune " parce qu'il est central en produisant ce qu'il désire. Le trigramme nucléaire ![]() ![]() a. Le mur retombe dans le fossé. N'emploie pas d'armée maintenant. Fais proclamer tes ordres dans ta propre ville. La persévérance apporte l'humiliation. b. " Le mur retombe dans le fossé ". Ses dispositions tournent à la confusion. La terre à la place supérieure indique le mur. Le trait a pour direction le bas, comme tous les autres traits yin ; c'est pourquoi il symbolise la chute dans le fossé. ![]() Le trait est en liaison avec le neuf inquiet à la troisième place. C'est de cette manière qu'il est entraîné dans les confusions prédites. Mais si l'on demeure intérieurement libre et que l'on prend soin de l'entourage proche, on peut se protéger de la ruine qui menace, mais seulement en silence. D'une façon générale, les temps s'accomplissent nécessairement. [497] |