SIAO TCHOU / LE POUVOIR D'APPRIVOISEMENT DU PETIT 9——— ——— — — ——— ——— ——— Trigrammes nucléaires LI ——— — — ——— et TOUEI — — ——— ——— Le six à la quatrième place est le maître constituant de l'hexagramme et le neuf à la cinquième place en est le maître gouvernant. Le six à la quatrième place apprivoise les traits yang en tant qu'unique trait yin ; c'est à cela que se rapporte la phrase du Commentaire sur la décision : [480] " Le malléable obtient la place décisive et les supérieurs et les inférieurs lui correspondent". Le neuf à la cinquième place accorde son attitude avec celle du six à la quatrième pour parachever son apprivoisement ; c'est pourquoi il est dit dans le Commentaire sur la décision : Le ferme est central et sa volonté se réalise ". L'ordre de succession Par la solidarité on arrive sûrement à l'apprivoisement. C'est pourquoi vient ensuite l'hexagramme : LE POUVOIR D'APPRIVOISEMENT DU PETIT. La connexion des hexagrammes entre eux Le pouvoir d'apprivoisement du petit est faible. Ce qui est dit se rapporte au fait qu'ici le petit est à la place du fonctionnaire ; voir par exemple Ta Yéou, le grand avoir, n° 14 où le " petit ", le malléable est à la place du souverain. ![]() LE POUVOIR D'APPRIVOISEMENT DU PETIT possède la réussite. Nuages denses, pas de pluie venant de notre domaine de l'Ouest. Commentaire sur la décision LE POUVOIR D'APPRIVOISEMENT DU PETIT. Le malléable obtient la place décisive, et les supérieurs et les inférieurs lui correspondent : cela signifie le pouvoir d'apprivoisement du petit. Fort et doux : le fort est central et sa volonté se réalise, d'où " réussite ". "Nuages denses, pas de pluie" : le mouvement se poursuit ; " de notre domaine de l'Ouest " ; l'influence ne s'est pas encore déclenchée. [481] Le petit trait malléable à la place du ministre occupe la place décisive. Les traits fermes au-dessus et au-dessous lui correspondent tous : c'est la forme de l'hexagramme, qui explique son nom. Le succès dépend du caractère des deux trigrammes, la force intérieure alliée à la douceur extérieure. C'est la voie pour atteindre quelque chose. En outre le maître est central et sa volonté se réalise. Sans doute, le trigramme supérieur " le vent" est assez fort pour concentrer les vapeurs qui s'élèvent du trigramme K'ien, si bien qu'il naît des nuages, mais sa force ne suffit pas à provoquer la pluie. Le domaine occidental est indiqué par la place primitive de Kan qui était à l'Ouest (dans la disposition des trigrammes du "ciel antérieur" : dans le "ciel postérieur ", c'est Touei, le lac, qui est placé à l'Ouest). Lorsque le lac, Touei, se tient au-dessus du créateur, on obtient l'hexagramme : la percée. Dans le premier cas l'eau est déjà condensée et descendra facilement. Ici Touei ne figure que comme trigramme nucléaire au-dessus de K'ien, mais non encore séparé de lui. En Chine les nuages de pluie viennent de l'Est, de la mer, et non de l'Ouest. ![]() Le vent exerce sa poussée haut dans le ciel : image du POUVOIR D'APPRIVOISEMENT DU PETIT. Ainsi l'homme noble affole la forme extérieure de son être. Le vent pénètre partout : c'est l'image de l'affinement. Le trigramme inférieur est le ciel, l'image de la nature du caractère. Le trigramme supérieur est Li, image de la forme. Cet affinement de la forme extérieure est, " le petit " par opposition à la mise en place des principes fondamentaux. ![]() ![]() a. Retour au chemin. Comment y aurait-il là un blâme ? Fortune. [482] b. " Retour au chemin ". C'est quelque chose dont la signification est bénéfique. Le trait yang fort, qui appartient au trigramme montant K'ien, tend vers le haut de par sa nature, mais est contrecarré par le trait faible à la quatrième place. Comme il se trouve dans une relation de correspondance avec ce dernier, il se retire sans résistance, si bien que tout combat est évité. C'est là-dessus que repose la fortune. ![]() a. Il se laisse entraîner vers le retour. Fortune. b. Le fait de se laisser entraîner vers le retour a pour base la position centrale. Il ne se perd pas non plus. Ce trait est plus élevé que le premier et, de nature, il tend également vers le haut. Mais il se joint au premier sur le chemin de la retraite sans combat par suite de sa position centrale et modérée dans le trigramme inférieur K'ien. II adopte ainsi une attitude où il ne se perd pas, c'est-à-dire ne s'écarte pas, ce qui serait le cas s'il voulait s'offrir malgré l'obstacle que lui oppose le quatrième trait. ![]() a. Les rayons se détachent du chariot. L'homme et la femme roulent les yeux. b. Si " l'homme et la femme roulent les yeux ", c'est un signe qu'ils ne peuvent tenir leur maison en ordre. L'idée des rayons qui se détachent du chariot est suggérée par le fait que ![]() ![]() ![]() Le trait a la même tendance vers le haut que les deux précédents, mais, tandis que ceux-ci renoncent au combat et se retirent de bon gré, l'autre, qui est trop vigoureux, parce que fort à une place forte, et inquiet, parce qu'à la place de transition, cherche à pousser violemment en avant. Ce quatrième trait malléable représente la femme, qui provoque la rupture des roues de l'homme, le troisième trait. L'homme, dans sa colère, lui jette des regards furieux et elle lui rend la pareille. En quittant ainsi sa famille, les deux traits inférieurs, le troisième trait montre qu'il n'est pas capable de la maintenir en ordre. ![]() a. Si tu es sincère, le sang disparaît et l'angoisse s'éloigne. Pas de blâme. b. " Si tu es sincère, l'angoisse s'éloigne ", car le supérieur adopte une attitude conforme. Le trait est intérieurement vide, c'est-à-dire sincère (cf. n° 61. la vérité intérieure), au milieu de traits forts. Le trigramme nucléaire Li, dont le trait central est le six à la quatrième place, est l'opposé de ![]() Voir tome I, p. 316. (N.d.T.) signifie le sang et l'angoisse : c'est donc l'absence de sang et d'angoisse. La quatrième place est la place du ministre. Il a la difficile tâche d'apprivoiser avec de faibles forces les traits inférieurs qui tendent vers le haut. Cela est inévitablement associé au danger et à l'angoisse. Mais parce qu'il est sincère (malléable à une place malléable, intérieurement vide), le prince – le neuf à la cinquième place – se tient uni à lui et lui procure le soutien voulu. ![]() ![]() a. Si tu es sincèrement et loyalement attaché, tu es riche dans ton prochain. b. " Si tu es sincèrement et loyalement attaché " tu ne seras pas solitaire dans ta richesse. Le cinquième trait est à la place d'honneur au milieu de l'hexagramme de la richesse, Souen. ![]() ![]() a. La pluie vient, le repos vient. Cela est dû à l'action durable du caractère. La femme est mise en danger par la persévérance. La lune est presque pleine. Si l'homme noble continue sa marche, l'infortune vient. b. " La pluie vient, le repos vient". C'est "l'action du caractère, qui s'accumule sans cesse ". "Si l'homme noble continue, l'infortune vient, car il pourrait y avoir des confusions. Quand le trait se meut, ce qu'il fait à coup sûr puisque c'est un neuf, le trigramme Souen, le vent, devient K'an, qui signifie la pluie et la lune. Le trait est placé au sommet du trigramme soumis et doux, Souen, qui a accumulé progressivement la force du créateur jusqu'à ce que l'effet désiré ait été obtenu. Lorsque cet effet du doux est réalisé, on doit s'en contenter. Si l'on voulait se prévaloir bruyamment de son succès, on attirerait le danger. Une poursuite de l'action conduirait à des confusions, car il ne s'agirait plus d'apprivoisement, mais d'oppression, chose que K'ien, le fort, ne tolérerait certainement pas. [485] |